
Cyrille Gill
Créateur d’histoires fantastiques et paranormales…
Cyrille, peux-tu nous raconter ta passion de l’écriture ? D’où te vient-elle ? Comment se traduit-elle au quotidien ?
J’ai abordé l’écriture pour la première fois à l’âge de 20 ans. Depuis tout gamin, je me créé des histoires, j’ai toujours eu la tête dans les nuages ! (les instits’ me le disaient). Puis, quand ma « vie d’adulte » a vraiment démarré, l’écriture a fait partie des sujets que j’ai mis de côté.
Je m’y suis remis quelques fois entre temps mais surtout il y a 2 ans. Un problème de santé m’a forcé à rester chez moi. Mais, si mon corps est tombé en panne, mon cerveau ne cesse de fonctionner. J’aurais pu faire tout un tas de choses, mais je ne suis pas musicien ou dessinateur et c’est naturellement que l’écriture est revenue à moi.
J’ai alors ressorti mes vieux projets, j’ai commencé par écrire des nouvelles. Puis je les ai partagées. Après des premiers retours encourageants, je me suis décidé à continuer jusqu’à préparer un recueil.

As-tu déjà envisagé d’écrire un roman ?
J’ai un vieux projet de roman. Mais vingt années sont passées et aujourd’hui, j’ai envie de l’aborder avec un autre point de vue, une autre maturité. Le jour où l’envie me viendra je m’y consacrerai.
Donc, ton recueil de nouvelles « L’ombre d’un ange » est ton projet du moment…
Oui. Je l’ai composé à partir de nouvelles déjà écrites ces deux dernières années et j’y ai ajouté des histoires inédites. Il y a 20 histoires en tout. Ce projet est incroyable car il a débuté tout petit et est en train de prendre de l’ampleur grâce aux réseaux sociaux. Un cap a été passé. La campagne de financement ULULE va commencer début juin 2021 pour lui donner vie.
J’ai toujours été très visuel, je suis un grand consommateur de films et de jeux vidéo (plus que de livres) et je tenais absolument à retrouver tout cet aspect visuel dans mon recueil.
Alors, j’ai pris contact avec plusieurs artistes sur internet car leur art m’attirait et correspondait à mes récits. Ils ont accepté de collaborer avec moi pour ajouter des images à mes textes. Plusieurs illustratrices aux styles différents (numérique ou traditionnels) avec des univers parfois opposés, du dessin animé à la portraitiste, un artiste au style très proche de Frank Miller (créateur de Sin City).

En plus du visuel, je suis accompagné de mon frère musicien compositeur de rock. Il m’a aidé dans la création d’une bande son. Il devait composer un morceaux, nous avons déjà cinq qui suivent la structure du recueil (qui auront des noms différents adaptés à l’oeuvre) :
- intro (présentation des personnages, de l’intrigue)
- 1ère partie
- interlude (retournement de situation)
- 2ème partie
- outro (fin)
Mon recueil n’est pas comme un roman divisé en chapitres, même si chaque histoire pourrait être considérée comme tel. On se retrouve donc avec 20 minutes d’une bande originale qui accompagne le lecteur et suit l’ambiance correspondant à la partie du recueil. Par exemple, il y a un face à face où la tension monte entre deux personnages. La bande son est comme dans un film : elle suit cette tension.
Un de ces titres sera utilisé pour les vidéos de promotion de la campagne de financement. Je suis passés d’un petit recueil personnel à une œuvre collective. Je trouve cela génial de faire collaborer différents artistes autour d’un même projet, alors même que personne ne se connaissait.
Avais-tu déjà une idée précise de l’illustration et la collaboration avec l’artiste pour chaque nouvelle ?
J’avais des idées mais quand je contacte un artiste, je lui laisse le choix. Le plus important pour moi est que tout le monde s’amuse. Et tous se sont régalés.
Toutes les histoires ne sont pas accompagnées d’œuvres originales. Certaines sont illustrées avec des coupures de journaux, des photos et des documents que j’ai créé pour l’occasion, pour renforcer l’immersion dans l’univers du recueil.

Peux-tu nous en dire plus sur ton univers justement ?
Ce sont des nouvelles axées sur le fantastique, le paranormal, le surnaturel. Leur point commun est qu’elles se passent toutes dans la même ville. C’est ce qui donne la cohérence au recueil.
Je me suis clairement inspiré de la ville de mon enfance : Maubourguet, dans les Hautes Pyrénées. Mon expérience personnelle m’a donné les principales thématiques : la confrontation à des morts violentes, l’approche de la vieillesse, les violences, les problèmes de famille … Et toutes les histoires que l’on peut se raconter quand on est gamin, quand on part à l’aventure à des copains, insouciants dans une vieille grange abandonnée par exemple, et que l’on se fait des frayeurs tout seuls !
C’est après avoir écrit les premières nouvelles que je me suis rendu compte de leur lien autour de ces thématiques et du deuil. Je me questionne sur la manière d’exorciser mes peurs ou sur ce qui se passe après la mort.
Tout cela provient d’une certaine violence de la vie. J’ai vécu des expériences traumatisantes que j’essaie de faire ressentir à mon tour. Je me soigne en écrivant. C’est pour cela que ce livre revêt cet aspect fantastique et paranormal.

As-tu déjà exploré d’autres thématiques ?
À vingt ans, mes premiers textes tournaient plus autour de la fantasy. Je m’inspirai des grands modèles du genre comme Tolkien ou C.S. Lewis. En me relisant maintenant, je trouve que ça a pris un peu la poussière. Mais ce passage fait partie de mon expérience, de mon apprentissage.
J’ai donc vu le paranormal, le surnaturel comme une évidence car le ton employé permet d’exorciser le passé. J’y ai mis beaucoup de moi, beaucoup de choses personnelles dedans. Une fois cette aventure terminée, (quand la thérapie sera finie 😉 ), je passerai à un autre projet et je créerai un tout autre univers.
L’écriture a été un moyen de me soigner psychologiquement quand mon corps m’a dit stop. Je suis revenu à quelque chose que j’avais mis de côté, et je me suis recentré sur moi.
Dans la période actuelle, on se questionne beaucoup sur le retour à la vie d’avant, le monde du travail et son lot de stress ; le sens de ce que l’on fait. Aujourd’hui, je réalise que ma passion pour l’écriture pourrait devenir une activité professionnelle.

C’est cette perspective d’un changement de vie qui t’a menée à rejoindre une formation sur l’écriture ?
Après l’écriture de mes premières nouvelles j’ai ressenti l’envie de progresser. Je me demandais ce que je valais techniquement. J’avais besoin d’avoir un vrai regard, d’apprendre de véritables techniques sur la structure d’une histoire, par exemple.
J’ai d’abord cherché sur Internet, j’ai aussi acheté quelques magazines et le livre Ecriture de Stephen King. Il explique beaucoup son parcours de vie, ce qui l’a fait persévérer, ses sujets de prédilections et donne ce qui est pour lui une boîte à outils de l’écrivain.
Mais comme j’avais besoin de me perfectionner, j’ai cherché une formation personnalisée.
J’ai rejoint « Écrire un livre« , la formation de Sandra Rastoll en septembre 2020. Ensuite, je l’ai aidée quelques mois en tant que « angel » pour les corrections sur cette même formation.
Durant cette période, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui traversaient les mêmes questionnements, sur la quête de sens. Le COVID a été pour beaucoup un accélérateur.
Par quel biais as-tu connu la formation de Sandra Rastoll ? Et comment as-tu vécu cette période ?
Je l’ai trouvée en allant voir le site du CPF. En fait, c’est la seule formation axée sur l’écriture de roman qui était prise en charge par le CPF (du moins, au moment de mon inscription). Puis j’ai laissé un message à Sandra Rastoll et ça s’est fait très vite.
J’ai tout de suite ressenti un accueil chaleureux de sa part. Sandra a un caractère très vrai, elle est naturelle, avec une grande envie de partager. C’est son authenticité qui fait que ça marche. Les élèves le ressentent et l’apprécient telle qu’elle est. On n’est pas dans l’apparence. Ses formations sont très riches et tout ce qu’elle a réussi à construire est incroyable.
Partager avec les autres a été très enrichissant aussi. On reçoit les retours des lecteurs sur nos propres textes, on voit comment ils réagissent. Et c’est là qu’on se rend compte qu’au-delà de la technique, l’imagination et l’expérience personnelle a son importance. Car on a beau appliquer les mêmes techniques, on aborde différemment une même thématique.

As-tu ressenti une amélioration de ton style d’écriture depuis la formation ?
Oui, cela m’a permis d’améliorer la structure de mon recueil.
J’ai relu mes anciens textes et je les ai retravaillés pour avoir une trame commune, une unité. Pour cela j’ai utilisé un seul antagoniste qui suit tout le recueil. De la formation, je me suis beaucoup servi des techniques de gestion du suspense, pour tenir le lecteur en haleine.
Cyrille, nous avons hâte de découvrir ton travail. Quand allons-nous pouvoir te lire ?
Comme je le disais plus haut, la campagne de financement commence début juin, pendant un mois, jusqu’à début juillet. Les vidéos de promo sont en cours de montage. C’est un peu comme une bande-annonce de film, un « booktrailer » ! Il reste beaucoup à faire d’ici la fin de l’année, des illustrations, l’enregistrement de la bande originale, la correction des textes et j’en passe.
Tu n’as pas souhaité passer par un éditeur ?
J’y ai pensé et j’ai demandé le statut d’artiste-auteur, Puis j’ai vu tout un univers avec l’auto édition sur les réseaux sociaux qui m’a persuadé que ce serait bien de me lancer dans l’aventure. Finalement l’idée de créer ma petite entreprise s’est développée.
Mon épouse m’a rejoint. Et pour pouvoir travailler ensemble, c’est donc une société que nous avons mis sur pied, une maison d’édition nommée « PSYKO Arts« . Nous l’avons crée en pensant à ce que nous pourrions faire une fois ce premier livre terminé. Nous voulons être autonomes sur la gestion de nos projets : de l’impression (l’imprimerie est à 10mn de chez moi) à la logistique, en passant par l’aspect financier ou même les goodies.
Les goodies ?
Oui ! En fait, quand tu achèteras le livre, tu pourras choisir différentes contreparties, soit en dématérialisé, soir accompagné de la bande son en sur CD avec des marque pages, des illustrations imprimées, une clé USB, un badge, un porte-clés, et même des versions dédicacée. Nous éditerons même un vinyle de la bande originale en version collector.
En ce moment on travaille aussi beaucoup sur la partie musicale. Elle sera enregistrée en septembre par un orchestre de musiciens professionnels dans leur studio en plein cœur de Toulouse. Ils sont très impliqués dans le projet !
Et si la campagne de financement est une réussite, l’objectif est que les contreparties soient livrées pour Noël.
As-tu envisagé d’autres formes de communication ? Des salons ? foires aux livres ?
Le gros de la communication va se faire sur les réseaux sociaux en incluant tout le cercle familial et les amis proches. Nous préparons actuellement deux émissions sur Twitch (sur la chaîne du studio toulousain) ainsi qu’un communiqué pour la presse de notre ville pour avoir une couverture locale.
Je commence seulement à mettre un pied dans la communication ! Mais nous avons la possibilité d’intervenir dans un festival en 2022, c’est prévu.

C’est vraiment un super projet Cyrille. Il met en scène différents univers artistiques, c’est novateur et ça donne envie.
Merci de nous avoir partagé ton enthousiasme. Nous te souhaitons une belle aventure créative !
A l’avenir, on espère continuer l’aventure avec d’autres auteurs aussi ! Et porter d’autres grands projets comme celui-ci !
N’hésitez pas à soutenir Cyrille Gill avec Tipeee et retrouvez prochainement sa campagne de financement pour l' »Ombre d’un ange » sur ULULE !