Bonjour Rodolphe, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
J’ai 48 ans, j’ai commencé par écrire des pièces de théâtre, j’en ai terminé deux. Et j’ai actuellement un roman en relecture.
Vous avez choisi de suivre la formation “Écrire un livre” en mai car vous ressentiez le besoin d’améliorer votre écriture ?
J’ai mis trois ans à écrire ma première pièce. En fait, je me suis rendu compte que j’avais besoin d’aide pour structurer mon écriture. J’ai trouvé cette formation qui m’a aidé :
- à faire marcher mon imagination, développer mon matériel créatif,
- à me donner de la structure.
Qu’est-ce qui vous a posé le plus de difficultés dans la formation ? Avez-vous eu à sortir de votre zone de confort ?
C’est la partie créative qui a été difficile. J’ai dû apprendre à faire marcher mon imaginaire sur des thèmes qui n’étaient pas les miens.
Je suis plutôt cartésien, donc ce qui m’attirait le plus était de trouver des moyens de structurer l’écrit.
Mais je peux dire que ça m’a demandé des efforts de laisser parler mon imagination sur des thèmes imposés…
Quels sont les thèmes qui vous inspirent le plus ?
C’est l’adolescence, l’entrée dans la vie adulte, l’évolution de la jeunesse.
Je travaille dans la production audiovisuelle, pour une cible qui a une vingtaine d’années. J’observe beaucoup et je fais souvent la comparaison entre ce qu’ils vivent et ce que j’ai vécu. Cela m’inspire.
Du coup j’écris des romans très contemporains, sur la jeunesse et la vie en 2020.
Quel est la cible de vos romans ? Les adolescents ?
En fait, j’ai une double cible : les adolescents (jeunes adultes) et aussi leurs parents.
Je n’ai pas toujours tout le vocabulaire des jeunes donc je fais, en quelque sorte, un pont entre les deux univers.
Souvent, je constate qu’il y a de l’incompréhension entre les parents et les jeunes ados. Donc, je tente de faire le lien.
Et quelles sont vos sources d’inspiration ? Votre entourage au travail essentiellement ?
Je m’inspire de ce que j’ai vécu, que je vais adapter à mon personnage principal.
Et le fait de côtoyer des jeunes dans mon métier me permet de voir ce qui se passe dans la rue, d’entendre le vocabulaire qu’ils emploient. Mes collègues n’ont pas plus de 30 ans ! Donc les observer me permet de voir ce qui se passe chez les jeunes aujourd’hui.
Est-ce que vos livres ont un objectif en particulier ?
Je veux que les jeunes se reconnaissent dans ce que j’écris ; qu’ils puissent se dire “j’ai vécu ça, c’est pas faux”. En plus, mes histoires finissent toujours plutôt bien, j’essaie d’attirer mes lecteurs vers la positivité. Je dis toujours “oui, c’est comme ça, mais il y a une solution”.
Pouvez-vous nous parler de votre premier roman “20 ans” ?
Pierre le protagoniste se fait réveiller par sa mère car c’est son anniversaire. Il va dérouler tout ce qu’il a vécu et va se projeter dans l’avenir. Ce sera une suite de questions : comment à 20 ans, va-t-il pouvoir vivre dans le monde qui l’entoure ? Je balaye des sujets comme l’écologie, la politique, l’emploi, les amis qu’il ne verra plus et la formation du couple…
Quand l’avez-vous publié ?
- J’ai écrit 20 ans en 2019.
- Ensuite, il y a eu Un + un que j’ai publié en 2020.
Tous les 2 sont disponibles sur Amazon, la Fnac et Bookelis.
Mon dernier roman s’appelle l’Etudiant et il est actuellement en relecture.
J’avais prévu de le terminer pour septembre. Je suis content parce que j’ai tenu le rythme fixé. D’ailleurs, ça, je l’ai appris pendant la formation : qu’il fallait se donner des deadlines.
Au cours de la relecture je change beaucoup de choses ; par exemples des noms de ville. Ce sera Lille à la place de Nice.
En fait, c’est l’histoire d’un étudiant qui quitte ses parents pour des études d’aéronautique et devient interne dans une école.
À Lille du coup ?
Non ! À Clermont –Ferrand. En fait, il habite Lille, qu’il quitte pour rejoindre Clermont-Ferrand. J’ai vécu à Clermont-Ferrand, il y a toujours un petit peu de ma vie, je me base sur des faits que je connais pour m’inspirer.
La formation vous a aidé à trouver un rythme, des deadlines ; et avez-vous retenu des techniques dont vous vous servez aujourd’hui dans votre écriture ?
Depuis la formation, je prête attention à tous les petits défauts : l’utilisation de temps, de certains verbes et tournures de phrases. Je sais que je dois privilégier les verbes d’action par exemple. En fait, la formation m’a aidé pour la réécriture de mon texte, j’ai enlevé tous les défauts dedans.
Par exemple, nous avons eu un exercice dans lequel nous devions raconter une histoire sans utiliser de verbe. C’est un sacré défi. Mais ces exercices nous aident après dans notre écriture.
Donc vous êtes en train de revoir tout votre roman ?
Oui, c’est surtout de la restructuration que je fais.
Et avez-vous déjà une idée de sa date de parution ?
Ce sera avant la fin de l’année.
La création de la couverture est prévue d’ici fin septembre.
En fin de semaine, la correction sera terminée et ensuite j’entamerai une dernière relecture.
Je tape mes textes de manière chronologique quand j’écris. La relecture me permet de chapitrer.
En fait, je l’imprime sur papier pour pouvoir corriger au crayon, entourer des choses.
Quand on efface sur ordinateur, il y a quelque chose de définitif. Or, sur papier, je peux griffonner, rayer et je vais garder l’antériorité du mot, comprendre le cheminement. Et finalement je peux décider de revenir en arrière.
Suivez-vous un rituel d’écriture particulier ?
J’écris le soir. Quand je n’ai rien de spécial à regarder à la télé, je me mets au bureau.
En fait, même si je n’aime pas ce mot, j’essaie de me fixer une “routine”. Sandra le disait bien dans la formation : c’est un moment à soi, pendant lequel on libère sa créativité.
Le fait d’écrire régulièrement, ça rend les choses plus faciles et on ne se pose plus de questions.
J’ai appris aussi à ne pas garder une idée pour moi, mais de la coucher tout de suite sur papier. Parfois la nuit, quand j’ai du mal à dormir parce que je réfléchis, je me dis que c’est important de noter tout de suite l’idée et ça peut être sur le bloc-notes de mon téléphone à proximité.
Poser l’idée permet de libérer l’esprit. Ça ne gênera plus le sommeil parce que, ça y est, elle est notée. Et comme ça, le lendemain, j’aurai de la matière pour développer cette idée en paragraphes.
Avez-vous des conseils à donner à nos lecteurs ? A nos stagiaires en formation ?
La formation est à prendre pour soi. Il faut prendre les choses qui vont nous aider à nous construire.
Cela va stimuler nos idées et on va se mettre à écrire naturellement.
Il faut toujours se laisser guider par son histoire et ce que l’on a envie d’écrire.
Avant d’écrire l’Étudiant, j’avais une histoire en cours, mais j’ai décidé de la mettre de côté pour me consacrer à l’Etudiant. J’avais finalement plus de choses à dire pour écrire ce dernier livre, c’était le moment.
Maintenant que je termine l’Étudiant, je vais pouvoir reprendre ce que j’ai laissé de côté pour me remettre à l’écriture et me consacrer à l’Enfant. (Vous avez vu, mes titres sont toujours très courts !)
Mais d’abord, je vais faire une petite pause.
Je vais aborder la recherche d’un éditeur, donc c’est une partie un peu technique : la mise en page, l’écriture du synopsis pour pouvoir vendre mon livre à un éditeur… Je dois faire quelques pages de résumé pour raconter mon livre en quelques mots, ce n’est pas évident.
Pour “l’Étudiant”, vous avez choisi de passer par un éditeur et non l’autoédition comme auparavant ?
Oui, pour ce livre, j’ai envie d’essayer.
Je me dis que Nathan jeunesse pourrait être intéressé car je mets en scène de jeunes ados.
Merci pour l’interview que nous avons eu ensemble et pour ce superbe article.
Tout le plaisir a été pour moi !