Stephen Morlet - La Bête

Je cours. Je cours comme jamais auparavant. Comme aucun être humain n’a couru de toute sa vie. Comme une bête. Celle que je suis devenu. Comment ? Je n’en sais rien. Pourquoi ? J’ai ma petite idée. 

J’ai 18 ans. Depuis peu. Comme beaucoup de gens de mon âge, j’ai tout juste commencé à travailler et comme beaucoup d’autres, j’ai appris à gagner de l’argent et surtout à le dépenser. En fait, j’ai tellement appris à dépenser que même l’argent que je n’ai pas encore gagné part en fumée. Je n’avais pas le temps de le voir qu’il partait déjà. Rapidement, je suis devenu endetté. Et je ne me suis pas arrêté en si bon chemin.

Grâce à mes nombreux emplois, je pouvais enfin acheter ma propre nourriture et ma propre boisson. Rien d’autre ne m’intéressait. Un appartement ? Pour quoi faire ? Je vivais chez mes parents et j’avais encore ma chambre. Trouver une petite amie ? Pour perdre ma liberté ? Et puis quoi encore ? J’avais compris depuis longtemps que les femmes ne m’apporteraient que des problèmes. J’en avais pour preuve la relation de mes parents. Je savais qu’ils s’aimaient, mais je savais que ma mère en voulait beaucoup à mon père et que ce dernier ne pouvait plus la supporter. En fait, même si l’amour était toujours présent, d’autres sentiments plus noirs, plus sombres, plus négatifs étaient manifestes. Je ne voulais pas de ça pour moi. Avoir des relations sexuelles ? J’étais loin d’être contre. Mais accepter de vivre avec une femme et en tomber amoureux ? Hors de question !

Ne m’intéressaient que les relations amicales et amusantes que j’entretenais avec mes potes. Ma vie était on ne peut plus simple et distrayante. Travailler pour gagner de l’argent que je perdais rapidement en buvant, mangeant, jouant et m’amusant. J’achetais des choses complètement inutiles et je n’aidais ma famille en aucune façon alors que nous étions pauvres. La vie la plus agréable qui soit pour le pire des égoïstes. J’avais même essayé les drogues autre que l’alcool, mais je n’avais jamais trouvé cela ne serait-ce qu’intéressant, aussi mes seules addictions étaient la bouffe en quantité monstrueuse. Et les boissons sucrées. Bien davantage que les alcools qui me rebutaient. J’étais accro aux jeux vidéo aussi. Surtout les jeux de combat où je me faisais défoncer par mes camarades la plupart du temps ce qui m’énervait au plus haut point. J’en étais venu à casser des objets, notamment les manettes pour me défouler. 

Bref, j’étais un sale gosse. Pourtant, je ne demandais pas grand-chose. Je n’avais aucune ambition. Je voulais juste vivre en ne faisant rien d’autre que m’amuser quand il ne fallait pas travailler. Puis j’ai connu l’une des pires choses qui soit pour un être humain : le chômage rémunéré. J’avais appris qu’on pouvait être payé à ne rien faire. En principe, ce n’était pas exactement ça, mais dans les faits, c’est totalement l’impression que ça donne. Je suis donc devenu encore plus excessif dans tout ce que je faisais et ce que je ne faisais pas.

Je crois que tout mon entourage avait tenté de me prévenir. Et tous, je les avais envoyé chier. Puis est arrivé ce changement. Cette métamorphose. Cette transformation. Je ne sais pas, en vérité, à qui ou quoi je la dois. Mais je suis prêt à croire que cela a un rapport avec mon comportement. Sans doute ai-je tort ? Pourquoi serais-je le seul à me transformer ainsi ? D’autres se sont comportés de façon bien pire que moi. Qu’est-ce que j’ai fait de plus qu’eux ? 

J’étais totalement seul quand ça m’est arrivé. Quand je me suis réveillé, j’étais dans ma chambre et je me sentais différent, mais je n’avais pas compris à quel point. Puis je me suis vu dans la glace de la salle de bain. J’ai d’abord cru à une hallucination. J’ai tellement eu peur en voyant l’énorme monstre auquel je faisais face. Je suis sorti en courant de la pièce et me suis réfugié dans ma chambre, la porte fermée à clé. J’ai mis quelques secondes avant de réaliser que cette chose, c’était moi. Puis là, j’ai encore plus pris peur. 

J’ai d’abord cru à un rêve lucide. Il serait plus juste de parler de cauchemar lucide. Mais trop de temps s’écoulait et je ne parvenais pas à me réveiller. A force, j’en étais arrivé à la conclusion que je ne rêvais pas. Puis ma famille est rentrée et alors, j’ai fui. Par la fenêtre, sans que personne ne puisse me voir. Sans laisser un mot. Une explication. Qu’aurais-je pu leur dire ? J’avais bien trop peur.

Depuis, je fuis. J’ai fait tout mon possible pour ne pas croiser âme qui vive. J’ai dormi dehors tout le temps. Je ne sors plus des forêts. 

Maintenant, je cherche un refuge. Quelque chose qui me permette d’être à l’abri des regards indiscrets. Mais où aller ? Je meurs de faim aussi. Voilà quelques jours que je n’ai rien mangé. L’eau que je bois provient des sources que j’ai la chance de trouver. Elle n’est pas toujours très bonne, mais je préfère ça à mourir de déshydratation. 

J’entends quelque chose. On dirait que quelqu’un est proche de moi. Qui que ce soit, il sent bon. Il est même appétissant. Je m’approche. Discrètement. Mon nouveau corps me permet une approche efficace grâce à des bruits de pas extrêmement feutrés. Moi-même, j’ai du mal à entendre mes propres pas.

A travers le feuillage qui me dissimule, je vois un animal. Quelque chose que j’identifie comme une biche. Peut-être un daim ? J’ai du mal à savoir précisément ce que c’est. En revanche, je sens que c’est comestible. Je devrais en apprécier chaque bouchée. Chaque gorgée de sang que cela me procurera me renforcera. Je me tiens prêt sur mes positions. Je me rends compte peu à peu que je laisse mes nouveaux instincts me dominer. Je suis en train de chasser et je m’apprête à bondir sur ma proie. 

L’animal relève la tête. Je comprends instinctivement qu’elle a deviné ma présence. D’ailleurs, elle commence à fuir. Je ne peux la laisser aller. Je sors immédiatement des buissons où je me cachais et me lance à sa poursuite.

Je découvre à quel point je suis rapide et endurant. La course doit certainement durer quelques minutes, mais jamais je ne me sens essoufflé. Je ne sais pas non plus quelle distance nous parcourons, mais quand je vois les enjambées que nous pratiquons, ma proie et moi, je sais très bien que je n’aurais eu aucune chance avec mon ancien corps. Cela étant, si j’étais encore un être humain, voilà bien une situation à laquelle je ne serai nullement contraint. 

Bien que la faim me tiraille, l’odeur même du cervidé que je pourchasse allèche tellement mes babines que c’est comme avoir une entrée m’ouvrant encore plus l’appétit. Je suis clairement dominé par ce dernier que rien d’autre ne compte et que je trouve toute l’énergie dont j’ai besoin pour ne pas me laisser distancer. 

Peu à peu, je rattrape ce qui sera bientôt mon premier repas depuis des jours. Je ne suis plus qu’à un bras d’elle. Puis un avant-bras. Une main. Un doigt. Une griffe. Je bondis sur elle et la saisis. Je dois l’empêcher de se débattre. Tandis qu’avec mes puissants bras, je la maintiens à terre, je plonge mes crocs dans sa gorge. Je la fais ainsi noyer dans son propre sang en plus de lui causer de l’asphyxie. La sensation de lutte diminue. Les mouvements de la proie sont moins présents puis bientôt, c’est une absence totale de vie qui caractérise le tas de chair et d’os qui se trouve écrasé par mon propre poids. 

Je sors mes crocs de sa gorge et les replonge dans les parties plus tendres de son corps. Je savoure chaque morceau de viande que j’arrache tout comme j’apprécie les flots de sang dont je m’abreuve. Quand je m’attaque aux intestins, je fais en sorte de les vider de leur contenu. Ils ne seront pas entièrement propres pour autant, mais j’aurais moins de chance d’avaler les excréments qui s’y trouvent. Mes crocs et ma mâchoire sont si puissants et résistants qu’ils me permettent de briser d’un coup le crâne du fruit de ma chasse. Je mange le cerveau que je trouve particulièrement goûtu. Pas ce que je préfère, mais beaucoup de saveur tout de même. J’avoue que je ne résiste pas aux morceaux de viande rouge particulièrement tendre et juteux. 

Quand j’ai fini de consommer ma proie, il n’en reste plus que les os que j’ai vidés de leur moelle. Le cadavre n’est plus qu’un tas de calcaire en morceaux. Seule la terre s’est abreuvée du sang que je n’ai pas bu. Quelques insectes font leur apparition. J’en avais déjà chassé quelques-uns. Il me faut partir. 

Maintenant que je suis restauré, il me faut trouver un endroit où dormir. 

Après plusieurs heures de marche, quelque chose me dit que je ne suis pas loin d’un endroit adéquat. J’arrive près d’un lac où un grand nombre d’animaux viennent s’hydrater. Tant de proies potentielles. Celles-ci s’éloignent à mon approche, mais pour autant, ne fuient pas. Je ne suis pas ici pour les chasser. Je comprends d’ailleurs assez rapidement que l’endroit est des plus importants. Je constate la présence d’autres prédateurs qui se tiennent sur leurs gardes. Tout comme moi, ils ne sont pas ici pour attaque, mais juste s’abreuver.

Je m’éloigne du lac après y avoir bu à outrance et décide d’en faire le tour depuis les hauteurs. L’endroit est des plus intéressants. A perte de vue, pas la moindre trace de civilisation humaine. Pour la première fois depuis des jours, je me sens bien. Je m’interroge alors sur les éventuelles causes de ma transformation. Soudain, un bruit me sort de ma méditation. Il est reconnaissable entre tous. Un coup d’arme à feu. Probablement un fusil.

Tout en bas, les animaux sont en proie à la panique. La plupart veulent fuir, d’autres montrent à quel point ils sont excédés. En peu de temps, sans un mot, juste par des moyens de communication que je n’avais jamais soupçonnés, je comprends la détresse de ces animaux. Ils sont persécutés. Sans attendre et instinctivement, je réagis. Depuis mon promontoire, je pousse un formidable rugissement. Celui-ci ne peut passer inaperçu et c’est là le but. La plupart des animaux se calment. Je me lance alors en direction de la provenance du coup de feu. Les oiseaux se montrent particulièrement efficaces pour m’apprendre d’où cela provient précisément. 

Les quelques kilomètres que je franchis ne sont plus qu’une formalité pour moi. En quelques minutes, la distance est couverte. Je repère à l’odeur la présence d’intrus. Une multitude d’odeurs que j’identifie instantanément comme artificielles me permet de ressentir la présence d’humains. La poudre noire, le savon, le cuir traité, le coton, le métal et même les peaux et les chiens de chasse dégagent tous une odeur impropre à l’environnement présent. 

J’entends leurs paroles. Le fait de les comprendre me rassure. Je suis toujours en mesure de communiquer avec les êtres humains, semble-t-il. Voilà qui va me servir. 

  • « Les mecs, je crois vraiment qu’il vaudrait mieux rentrer.
  • De quoi as-tu peur ? Nous sommes armés jusqu’aux dents.
  • Mais ce rugissement …
  • Certainement un lion échappé d’un zoo ou d’un cirque.
  • On aura sans doute une belle récompense pour sa capture.
  • La peau sera déjà une belle récompense en soi.
  • Idiot ! Vivant, il te rapportera bien plus.
  • Je ne prendrai aucun risque. Mort, je suis sûr de rester sain et sauf. 
  • Mais vous déconnez complètement ! Ce n’était pas du tout un rugissement de lion.
  • De tigre alors ?
  • Tu crois qu’un ours pourrait hurler de la sorte ?
  • Mais arrêtez vos conneries ! Ce n’était rien de tout ça.
  • J’avoue que je ne sais pas du tout à quoi ça pouvait correspondre. 
  • Si ça se trouve, il sera bientôt là.
  • Tu penses à quoi encore ? Big Foot ? Le Yéti ? Pourquoi pas le T-Rex tant qu’on y est ?
  • De toute façon, les chiens auraient déjà senti sa présence. »

Je constate en effet que les chiens sont bien silencieux. Quelques secondes passent avant que je ne comprenne pourquoi ils ne me repèrent nullement. Le vent joue en ma faveur. Néanmoins, je pressens qu’ils ne sont pas pour autant à leur aise. Je continue de les observer en veillant à ne pas être repéré, au moins des hommes. J’apprends ainsi que ce sont des braconniers et que je me trouve tout bonnement au sein d’un immense parc national où manifestement, la sécurité des animaux laisse à désirer. J’imagine que l’Etat n’a plus de crédits à verser à la protection des espèces en danger. 

Les heures passent et la nuit tombe. Avec une patience que je ne me soupçonnais pas, je mets en place un plan d’attaque. Dans la mesure du possible, je ne causerai aucune blessure. En tout cas, physique. Mais je vais me défoncer pour leur offrir la trouille de leur vie. Plus jamais ils n’oseront remettre les pieds ici. En tout cas, pas avec leur matériel. Tout ce que j’ai à faire est simplement d’attendre le bon moment pour passer à l’action.

  • « En route, les gars !
  • Un instant ! Vous avez entendu ? »

Le moment est venu. J’ai volontairement fait trembler l’un des buissons par lesquels je suis passé afin de leur faire comprendre que je suis dans les parages. En un instant, les chiens me redoutent et aboient, provoquant assez de bruit pour qu’il soit impossible de m’entendre. Les hommes, quant à eux, sont de plus en plus tendus. J’avoue que c’est un jeu dangereux. Après tout, il suffit que l’un d’entre eux tire dans ma direction pour que tout mon stratagème tombe à l’eau.

  • « Là, j’ai vu quelque chose.
  • FEU ! »

Je continue de courir et de faire croire à ma présence à des points précis. Ma stratégie fonctionne. Ils sont persuadés que leurs tirs sont utiles alors que je leur fait vider leurs armes. Quand ils comprennent qu’ils ne parviennent pas à me toucher, notamment parce qu’ils croient avoir affaire à plusieurs prédateurs, ils se mettent à lâcher les chiens. Ceux-ci font d’abord ce pourquoi ils ont été entraînés. Ils m’attaquent. Mais à peine arrive-t-il à ma portée qu’ils se ravisent immédiatement. En particulier lorsque je rugis. Le plus gros d’entre eux est beaucoup trop effrayé. Certains paniquent et tentent de s’en prendre à moi. Je montre alors la force redoutable que je possède en les faisant voler vers leurs maîtres. J’espère ne pas les avoir tués. Mon ouïe particulièrement développée me permet d’entendre qu’ils vont bien, si ce n’est qu’ils sont terrorisés. 

  • « Bordel ! Qu’est-ce que c’est ?
  • Rechargez ! »

C’est le moment. Je dois néanmoins éteindre leur feu de camp. Heureusement, j’avais préparé de quoi m’y aider. Et surtout de quoi m’assurer que les prochaines salves ne me soient pas destinées. 

A travers les arbres, je lance un rocher. L’effet de surprise devrait leur faire tirer dessus avant qu’ils ne se rendent compte qu’il s’agit seulement de pierre. Le rocher est assez gros pour étouffer dans sa chute le brasier et ainsi les plonger dans le noir.

L’obscurité est presque totale. Hormis les nombreuses étoiles qui ne sont pas cachés par les nuages, la lumière est absente. Pas de lune. Juste le silence et les ténèbres. Tout ce qu’il me faut pour agir en toute impunité. 

Un à un, je neutralise les chasseurs. Jamais ils ne m’entendent agir. Ils ont trop peur de toucher leurs camarades pour tirer. Certains tentent de lutter quand ils s’aperçoivent de ma présence, mais il est chaque fois trop tard. Seul le dernier d’entre eux parvient presque à m’avoir grâce à son arme à feu. Je dévie le tir en m’emparant du canon juste à temps. Ma main souffre des brulures causées par l’intense chaleur, mais ma colère est si grande que je n’y prête pas attention. Une colère que je parviens tout de même à contrôler. Je ne veux pas les tuer. Mais que faire de celui-ci ? Ne m’a-t-il pas vu ?

En tirant, l’éclair lumineux provoqué par la salve de tir m’a ébloui un instant révélant probablement mon apparence. Il est sans doute le seul à m’avoir vu et encore, devrais-je certainement dire aperçu. Mais puis-je prendre le risque ?

Je suis face à face avec le seul être humain que je n’ai pas encore neutralisé. Tous les autres sont inconscients. Celui devant moi est tétanisé. Je ne sais qu’en faire. Puis la lune se révèle. Les nuages qui la dissimulaient dévoilent  la lumière qui en émane. Maintenant, il est trop tard. Je ne peux pas le laisser repartir. Il voit ce que je suis.

C’est ainsi qu’il voit mes pattes, ma queue, ma fourrure, mes griffes, mes crocs et mes cornes. Je le vois à mon tour. Un vieil homme. Probablement la cinquantaine. Peut-être plus. Je ne vais pas le tuer. Mais plus jamais il ne doit revenir ici. Je décide de jouer gros. Je mets mon visage à hauteur du sien et je m’adresse à lui. 

  • « NE REVENEZ JAMAIS ! »

Je suis surpris par ma voix. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi grave et forte. J’ai même presque eu du mal à comprendre mes propres paroles tant elles me semblaient noyés dans un rugissement constant. Voilà qui devrait l’effrayer. Avant qu’il ne tente quoi que ce soit, je l’assomme.

Je m’aperçois que les animaux se font présents autour de nous. Notamment les prédateurs. Ils redoutent la venue d’autres hommes et le retour de ceux-là. Je les calme aussitôt. Les tuer n’est pas une solution. Cela n’apporterait que son lot de problèmes. Tous seraient en grand danger si je les laissais faire. Je perçois leur désaccord. Je dois malheureusement faire preuve de fermeté. Je lance un défi à toute créature qui s’opposerait à moi. Aucun n’ose le relever. Cependant, je comprends que je me suis ainsi attiré l’inimitié de nombreux prédateurs, en particulier une meute de loups. Le pardon n’est pas leur fort. D’autres canidés de la même espèce se joignent à moi afin de m’aider à ramener les humains hors de nos terres. Quant à leur équipement, j’en détruis l’intégralité et le leur rend. 

Tous les animaux et moi rentrons au lac. Quand nous l’atteignons, l’aube se lève. Je trouve une grotte dans laquelle me reposer. Les quelques animaux qui m’ont accepté me garantissent qu’ils veilleront sur moi pendant mon sommeil. Je sens que je peux leur faire confiance. 

En m’endormant, je pense une dernière fois aux raisons qui ont provoqué ma transformation. Je pensais que c’était nécessairement une punition pour le mauvais comportement que j’ai eu en tant qu’humain. Pourtant, aujourd’hui, je n’ai jamais été aussi heureux. J’ai une vie simple parmi les animaux. Je veille sur eux. Je chasse si j’ai faim. J’ai un lac et des cours d’eau où boire et même me baigner. Une grotte où dormir. Que demander de plus ?

Pourtant, je sens qu’il me manque quelque chose. Que peut-il bien me falloir de plus ? 

Stephen Morlet

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Sandra

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