Stephen Morlet - L'aventurier

La ville. C’est la première fois que je m’y rends. C’est très impressionnant. Au départ, je pensais que cela ressemblerait à n’importe quel hameau en beaucoup plus gros. J’avais déjà vu un village et c’était l’impression que j’en avais eu. Mais là, j’ai le sentiment de débarquer dans un autre monde. Et par bien des aspects, c’est le cas.

    Je ne suis pas encore à l’intérieur des murs, mais je perçois déjà quelques différences avec ce qui fut mon quotidien. A la campagne, difficile de se bousculer les uns les autres. Il y a tellement d’espace. Ici, c’est très oppressant. A l’entrée même de la ville, les gens font la queue. Personne ne court, on marche. Beaucoup d’entre eux, presque tous, je crois, viennent vendre quelque chose. Pour certains, ce sera de la nourriture, pour d’autres, des matériaux, d’autres encore vendront des objets travaillés. Et puis, il y a tous ceux comme moi qui viennent vendre leurs services. 

    Je passe à mon tour l’arche délimitant l’entrée de la ville. J’ai l’impression de passer une véritable frontière. Comme si je quittais définitivement l’endroit d’où je venais. C’est une sensation très désagréable. Je vois enfin ce qui se trouve à l’intérieur des murs.

    La promiscuité est telle que je ne parviens pas à comprendre comment les gens font pour circuler librement. J’ai la nette impression qu’ils se collent tous les uns aux autres. On croirait voire des gobelins se terrer dans une grotte. Rien que d’y penser, cela me donne le tournis. D’ailleurs, le fait de voir tous ces gens en mouvement amplifie cette sensation. Je fais un pas de côté et vais m’adosser quelques instants contre un mur. Je m’assieds par terre. Doucement mais fortement, j’inspire et j’expire. Difficilement, j’ai l’impression que l’air est rare au milieu de cette foule. Comment font donc ces gens pour respirer ?

    J’entends le bruit de quelque chose de dense et petit qui tombe sur le sol. Je rouvre les yeux et constate que devant moi se trouve une pièce de cuivre. Je relève la tête. J’ai seulement le temps de voir un bras partir. J’attrape la pièce, me relève et rattrape le propriétaire du membre. Quelques secondes passent avant que je n’y parvienne.

  • « Excusez-moi, Monsieur ! Vous avez perdu ceci ?
  • Pardon ?
  • Oui, cette pièce est tombée devant moi au moment où vous passiez. Vous avez du la faire glisser depuis votre main.
  • Mais non enfin ! Cette pièce, je vous l’ai donnée.
  • Donnée ? Pourquoi ?
  • Vous étiez en train de mendier.
  • Mander ? Je ne mandais rien.
  • Non. MENDIER. 
  • Euh… Qu’est-ce que c’est ?
  • Vous n’êtes donc pas un mendiant ?
  • Je ne sais même pas ce que ça veut dire.
  • Dans ce cas, je reprends mon bien. Au ‘revoir ! »

Sans dire un mot de plus, l’homme qui, manifestement, m’a jeté volontairement la pièce, la reprend et s’en va. Je reste interloqué par cette situation pour le moins étrange. Apparemment, cet homme m’a donné une pièce parce qu’il a cru que je mendiais. Je m’interroge encore quelques instants avant de me rendre compte que je suis tout bonnement au milieu de la foule. Une bousculade m’a ramené à la réalité. Pas de stress excessif, cette fois. Je constate juste que je n’aime vraiment pas me retrouver au milieu d’une telle populace. Heureusement, je n’ai pas de nausées. Néanmoins, je n’arrive même plus à voir l’entrée. 

J’évite de paniquer. Je relève la tête et m’aide des deux seuls points de repères que j’estime êtres fiables. Les plus hauts bâtiments et le ciel. Avant d’entrer, je savais où le soleil était positionné dans le ciel et j’avais noté également la présence de nuages plus à l’Est. Quand aux bâtiments, certains avaient des toits bien spécifiques et je les avais bien situés par rapport à l’entrée. Après quelques instants à y réfléchir et à retrouver mon chemin, je parviens de nouveau à l’arche. 

Là, je constate la présence de deux gardes auxquels je n’avais pas prêté attention en arrivant. Je m’avance vers eux.

  • « Excusez-moi, soldat !
  • Oui ?
  • Ou puis-je trouver la guilde des aventuriers ?
  • Vous êtes ici pour du travail ?
  • Oui.
  • A partir d’ici, vous allez tout droit et vous arrivez à la place centrale. Quand vous verrez la fontaine, vous savez que vous y serez. A partir de là, vous prenez à votre droite en arrivant et c’est le bâtiment droit devant. Si vous atteignez l’hôtel de ville, c’est que vous serez allé trop loin. 
  • Comment je le reconnaîtrais ?
  • Première fois en ville ?
  • Oui.
  • Vous verrez surtout des fermiers et des artisans entrer et sortir de l’hôtel de ville en plus des fonctionnaires qui y travaillent. La guilde des aventuriers est surtout riche en combattants, mages et débrouillards. Vous ne pourrez donc pas vous tromper.
  • Merci, soldat !
  • Bonne journée ! »

Fort de ces informations, je traverse ce qui s’apparente pour moi à une mer de gens. De temps en temps, j’ai l’impression d’être emporté par des vagues contre lesquelles je dois lutter, ou m’adapter quand je n’ai plus la force d’avancer. Je n’arrive pas à comprendre comment les nains, les gnomes, les halfelins et tous ces êtres de petite taille font pour avancer au milieu de tout cela. Les premiers semblent faire preuve d’une réelle stature comme si rien ne pouvait les arrêter tandis que les derniers ont l’air plus à leur aise que n’importe qui ici. Quant aux seconds, je crois pouvoir dire qu’ils semblent même s’en amuser. 

Puis il y a tous les autres de grande taille, notamment ceux qu’on nomme les ethnies mixtes, ou plus vulgairement, les demi-races. Ceux-là n’ont pas l’air d’être particulièrement bien adaptés à cette promiscuité, mais ils font avec. Ceux d’ascendance elfique ont l’avantage de la minceur. Les lignées orcs ont leur imposante musculature et leur aspect intimidant, du coup, la foule s’écarte pour eux. Puis il y a les reptiliens, encore plus exotiques et effrayants. Certains sont immenses. Il y a également des félins, réputés pour leur souplesse et leur nonchalance. Des canidés, pour qui la meute est une seconde nature, aussi cette foule ne leur fait aucunement peur, tant qu’ils restent à proximité de leurs partenaires, qu’ils soient de la même ethnie qu’eux ou non. Et ce n’est pas tout. 

Plus j’étudie la foule qui m’entoure, plus je me rends compte à quel point elle est cosmopolite. Avec de la chance, je pourrai même réaliser quelques fantasmes en rencontrant des jeunes femmes d’ethnies très appréciables comme les nymphes. Néanmoins, ce n’est pas la raison première de ma venue.

Je viens tout juste d’avoir la majorité et là d’où je viens, ça signifie travailler pour vivre. Hier encore, j’étais un enfant, officiellement. Aujourd’hui, soit je travaillais aux champs comme mon père, soit je me débrouillais par moi-même. Avec les quelques sous que mes parents m’ont donné, ils ont pleinement approuvé ma décision de tenter l’aventure. Même si ma mère a éprouvé au départ quelques réticences à ce que je ne choisisse pas tout d’abord un métier stable. Aventurier reste un sacré parcours du combattant. Et au sens propre. Et puis, il y a toujours la possibilité que j’y passe. Ce qui n’est pas fait pour lui plaire. A moi non plus d’ailleurs. 

J’arrive enfin à la fontaine. J’ai presque failli m’arrêter en chemin avec toutes les offres alléchantes que les marchands proposaient sur mon passage. Je dis « alléchantes » surtout à cause des curiosités et des produits que je ne connais absolument pas. Mais j’ai entendu dire qu’entrer à la guilde des aventuriers coûtait de l’argent. J’espère que ce n’est pas vrai. Mais il vaut mieux être préparé.

Le soldat n’avait pas menti. Devant moi, le bâtiment de la guilde des aventuriers regorge tellement de combattants, mages et débrouillards, que cela donne l’impression qu’ils naissent et vivent ici. On dirait une tanière d’animaux particulièrement prolifiques. Excepté qu’on distingue bel et bien trois grands groupes. 

D’abord, les combattants. La plupart sont en armure, plutôt lourde d’ailleurs. Leur équipement est représentatif côté métal, mais aussi cuir et bois. Epées, masses, haches, lances, arcs, arbalètes, rondaches, écus, pavois, tout ce qu’ils portent leur sert à attaquer ou se défendre face à des monstres bien dangereux. Néanmoins, quelques-uns ne portent rien de tout cela sur eux. Ce sont très certainement des moines. Tout au plus, possèdent-ils un bâton. Eux privilégient le moins d’équipement possible. D’après ce que j’ai entendu dire, cela ralentirait leurs mouvements et entrerait même en contradiction avec leurs doctrines. D’après mon père, il y en a beaucoup à choisir cette voie car désireux d’en découdre alors qu’ils n’ont absolument pas les moyens de se payer un équipement décent. En général, ils le regrettent amèrement s’ils en ont la possibilité car être un moine exige une discipline extrêmement sévère. De ce que j’entends, il y a quelques vétérans pour beaucoup de jeunes recrues.

Ensuite, les mages. Nombre d’entre eux portent exclusivement du tissu. Je n’en ai jamais compris la raison. Si le mage se retrouve au corps-à-corps avec ses ennemis, ne lui serait-il pas plus avantageux d’être équipé d’une armure ? Y a-t-il un effet psychologique dont je ne soupçonne pas l’importance ? Peut-être que leurs vêtements ont des propriétés spéciales. En tout cas, au moins une. La perturbation. Je ne reste absolument pas insensible en voyant les robes de la gente féminine de ce groupe. Entre les décolletés, les cuisses et les épaules nues, les dos et les nuques dévoilés, il m’est difficile de ne pas avoir l’œil qui fuit. Peut-être même suis-je en train de rougir ? Aussi, je concentre mon regard sur le troisième groupe, celui a la plus mauvaise réputation. 

Les débrouillards. Spécialistes de la furtivité, de la reconnaissance et de tous les domaines que ni les combattants, ni les mages ne pratiquent au quotidien. S’il n’y avait ni combats, ni accès à la magie, ils s’en sortiraient quand même très bien étant très versatiles et ce, malgré leur spécialité. Ils sont une véritable énigme pour certains. D’autres sont même vus comme un mal nécessaire. Ils savent faire des choses parfois inavouables, mais le problème est qu’il faut bien quelqu’un pour les faire. Certains pratiquent même un peu de combat et d’autres, un peu de magie. D’autres encore arrivent même à cumuler les trois domaines. Mais ils sont rares. 

Je me rends compte en fait que les trois groupes ne sont pas si distincts que je le pensais. D’une part, tous se fréquentent les uns les autres, même si on constate quelques bandes à part. D’autre part, certains combattants ont quelques attraits de mages. Les paladins, par exemple, capable d’user de magie dite sacrée. Il y a également des magelames appelés aussi mages rouges, je crois. Ils pratiquent toutes les formes de magie tout en usant d’armes modernes comme la rapière ou le fleuret. 

En fait, il y a un quatrième groupe de gens que je n’ai absolument pas mentionné et qui est pourtant propre à la vie de la guilde. Je parviens jusqu’à la porte d’entrée du bâtiment et trouve devant moi une importante file d’attente se divisant au fur et à mesure face à plusieurs guichets occupés par de très charmantes secrétaires. Ces dernières sont les gérantes de la guilde et sans elles, le système tout entier ne tiendrait pas debout.

J’observe les alentours et tends l’oreille. Les conversations à haute voix sont légion ici. Plusieurs personnes devant moi discutent entre elles.

  • « Tu viens pour quoi, toi ?
  • Tuer des monstres. Faire fortune. Et toi ?
  • Pareil. Si en plus, on peut aider son prochain, c’est tout bénef.
  • Tant qu’à faire, autant être bien vu.
  • Un peu de prestige, ça aide à draguer, d’ailleurs.
  • J’irai bien faire un tour aux cabarets après ma première paye. 
  • Vu les prix, tu va vite flamber. 
  • Alors, je n’aurai plus qu’à accepter une nouvelle mission. Quitte à tuer des vases ou des vermines. 
  • C’est que ça ne rapporte pas beaucoup.
  • C’est ce qu’il y a de plus facile à faire. Il faut penser aussi en termes de rentabilité.
  • Bon plan ! Monstres, baise, dodo !
  • Le pied, quoi ! »

Je ne peux pas prétendre n’avoir jamais pensé à tout cela. Est-ce que le fait que je n’ai aucune expérience avec les femmes a influencé ma décision de devenir aventurier ? Certainement. Mais quelque part au fond de moi, je sens que ce n’est pas la raison principale qui m’y a poussé. Je veux faire autre chose de ma vie que passer mes journées à rabâcher le même travail épuisant et destructeur que la culture des champs et l’élevage des bêtes. D’autant que les monstres participent à nous rendre la vie plus difficile. Combien de fois mon père a-t-il du nettoyer après les carnages qu’ils ont causées ? Combien de bêtes ont été volées ou massacrées sur place ? Combien de lopins de terre ont été souillées et ne seront plus cultivables avant plusieurs années et efforts pour les restaurer ? Combien de hameaux ont été pillés ? Combien de gens ont été tués ? Combien de femmes ont été violées ?

Au fur et à mesure de mon avancée dans la file, je repense à toutes ces raisons qui m’ont poussé à devenir aventurier. J’en ai assez de tous ces monstres qui font la loi dans les campagnes. Marre de ne pouvoir défendre efficacement mon prochain parce qu’eux savent manier les lames et moi la bèche. Je n’en peux plus de toujours devoir me cacher. D’avoir peur continuellement. J’ai peur. Encore. Toujours. Sans arrêt. Je veux que cela cesse. Que cette peur disparaisse.

  • « Vous allez bien ? »

Une voix féminine me sort de l’état de frustration dans lequel je me trouvais. Je relève la tête, surpris par son intervention, faisant sursauter mon interlocutrice, qui n’est autre que l’une des secrétaires de la guilde.

  • « Pardon ?
  • Vous n’aviez pas l’air dans votre assiette. Vous étiez tout tremblant.
  • Oh ! Excusez-moi ! Ce n’est rien d’important. 
  • Je crois que ça l’était. Vous êtes nerveux.
  • Oui. C’est ma première fois en ville.
  • Oh ! Bienvenue dans ce cas ! Alors, ça vous plaît ?
  • Pas vraiment ! Je crois que je me suis trop habitué à mon hameau. 
  • D’où venez-vous ?
  • Le hameau n’a pas de nom. Je viens d’une famille de fermiers tout ce qu’il y a de plus classique.
  • Que faisiez-vous à la ferme ? 
  • Mes parents cultivent et élèvent. Je suis parti avant de finir comme eux.
  • Vous venez donc pour vous enregistrer comme aventurier.
  • Oui. J’aurais pu venir ici pour une autre raison ?
  • Bien sûr ! La plupart des gens dans la file d’attente derrière vous et ceux aux autres guichets sont surtout ici pour déposer les missions que vous serez amené à remplir pour peu que vous en ayez les capacités. 
  • Comment cela marche ?
  • Chaque personne vient nous faire part d’un problème et nous donne une somme nécessaire à la récompense pour sa résolution. Nous nous chargeons ensuite de transmettre l’information aux aventuriers par le biais du tableau à l’entrée.
  • Et pour l’inscription ?
  • Il y a un dossier à remplir et des frais d’inscription notamment pour l’assurance de la guilde à prendre en charge tous les problèmes qui seront liés à vous. Aussi bien ceux que l’on vous causera que ceux que vous causerez. Tout est marqué en détail sur le contrat. Il vous suffit ensuite de signer si vous êtes d’accord avec celui-ci. Dans le cas où vous seriez illettré ou même peu lettré, une version orale vous est expliquée lors d’un rendez-vous. De même, l’accord du contrat se fait oralement. »

J’ai la chance de savoir lire, écrire, compter et calculer grâce à ma première institutrice qui avait décelé chez moi dès mon plus jeune une facilité d’apprentissage des matières intellectuelles. Mes parents étaient contents de savoir que j’avais une tête bien faite et avaient consacré beaucoup de temps à mon éducation intellectuelle. C’était surtout ma mère qui s’en occupait, mon père n’intervenant que dans des cas plus rares, soit quand il n’était plus dans les champs, soit que j’abordais un sujet particulièrement pointu. J’ai plus tard appris que mon père avait eu lui aussi toutes les capacités pour faire autre chose que fermier, mais que son éducation, contrairement à la mienne, ne s’était pas déroulée dans les meilleures conditions. Aussi n’a-t-il jamais cessé de m’encourager dans une voie où ma matière grise serait à l’honneur. C’est avec lui que j’ai le plus évoqué mon désir d’être aventurier. Mais avec lui, je ne parlais pas de tuer des monstres. Je parlais d’exploration. Je crois que c’était aussi ce qu’il préférait.

Toutefois, malgré mes compétences intellectuelles, je ne suis pas très à l’aise avec le charabia administratif de la guilde, aussi je demande de l’aide à la secrétaire. Je n’avais pas fait attention immédiatement, mais elle est vraiment ravissante. De longs cheveux châtains ondulés, des yeux verts, une peau pâle et des traits séduisants la caractérisent. Sa tenue, comme celles de toutes les autres secrétaires, met vraiment en valeur ses courbes plutôt prononcées. Elle a un très beau sourire. 

  • « Pardon, mais je ne suis pas sûr de tout bien comprendre.
  • Nous sommes là pour ça. Souhaitez-vous prendre rendez-vous ?
  • Oui, je vous prie. »

Nous prenons les dispositions nécessaires. Le rendez-vous est pris très rapidement. Quelques minutes après en fait. J’ai la chance de pouvoir lui parler en tête-à-tête. En fait de parler, c’est surtout que je l’écoute. De temps en temps, je lui pose des questions concernant la vie d’aventurier dans les côtés légaux. Jamais je ne dérive de ce qui m’a amené jusqu’ici, mais je constate que j’adore l’entendre parler. Elle a une très belle voix, mais surtout, elle dit les choses avec beaucoup d’intelligence. 

  • « En réalité, me dit-elle, la raison pour laquelle devenir aventurier coûte cher n’est pas l’inscription à la guilde en elle-même. C’est surtout lié à tous les achats et entretiens que vous pourrez effectuer au sein de la guilde.
  • Je peux donc acheter et entretenir mon équipement ici ?
  • Bien entendu ! Nous proposons toute une gamme de services absolument indispensables à tout aventurier.
  • Est-ce que c’est exclusif ? Enfin, je veux dire …
  • Vous avez tout à fait le droit de vous procurer du matériel et de l’entretenir ailleurs. Cela nous permet d’ailleurs de mieux prendre en compte les besoins des aventuriers et donc d’évoluer afin de mieux y répondre. 
  • Et pour les missions ?
  • Vous vous présentez à chacune de vos venues à la guilde. La plupart sont délivrées via le panneau dont je vous ai parlé plus tôt. Certaines missions spéciales ne sont données que par les secrétaires en personne. Une fois accomplie, vous vous présentez à nouveau et nous confiez votre rapport.
  • Ecrit ?
  • Ou oral auprès d’une secrétaire toujours pour les mêmes raisons. Un rendez-vous est toujours nécessaire. »

La conversation entre nous deux n’a de cesse d’être intéressante. En lisant le contrat, j’avais l’impression de m’ennuyer ferme, mais en l’entendant parler, je sens que j’ai vraiment choisi la bonne voie. 

  • « D’autres questions ?
  • Non. Je crois que c’est tout.
  • Bien, si vous permettez, nous allons procéder à votre enregistrement. »

Elle prend sa plume et confirme mon inscription. Je lui verse la somme adéquate et en échange, elle me tend un papier avec son magnifique sourire. 

  • « Félicitations ! Vous voici à présent aventurier !
  • Merci ! »

L’attestation en main, je relis attentivement, debout, face à elle. Je ne sais par quoi je suis le plus subjugué. Que j’ai une trace de son écriture ou que j’ai là devant moi la preuve de mon engagement à accomplir ce pour quoi je suis venu ? J’ai l’impression qu’un changement plus que positif vient de s’opérer au sein de ma vie. 

N’ayant, hélas, rien de plus à dire, je me tourne et pars en direction du magasin d’équipement. Puis je l’entends.

  • « Soyez prudent surtout ! J’espère vous revoir. »

Jamais je n’avais vu autant de beauté, de gentillesse et d’intelligence réunies chez une seule et même personne. Cela me surprend tellement que j’en oublie de lui dire « merci », étant incapable de prononcer le moindre mot. Néanmoins, je hoche la tête en lui souriant. 

Moi aussi, j’espère la revoir. 

J’espère être prêt. 

Je me demande en vérité ce qui est le plus dur. Affronter des monstres ou lui avouer ce que je ressens ? Je crois en vérité que je connais déjà la réponse. Après tout, ne suis-je pas en train de m’équiper d’une armure et d’une arme ?

 

Stephen Morlet

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Sandra

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